Dans la mythologie grecque, Stentor est un crieur de l'armée des Grecs lors de la guerre de Troie. Son atout : une voix à la puissance vocale de 50 hommes. En France, Médine peut se vanter d’avoir un rôle similaire tant son franc-parler fait résonner la voix de nombreuses causes sociales et politiques. Après 20 ans de carrière solo, le rappeur havrais continue de défendre, avec conviction, ses valeurs et ses idées dans un contexte anxiogène.
Avec Stentor Act. I, disponible depuis le 16 mai, Médine se renouvelle une énième fois tout en renforçant son statut de pilier du rap français. Comme à son habitude, il pose les questions qui fâchent sur des sujets tels que la colonisation, les inégalités, le racisme ou encore la dignité humaine. Son objectif est toujours de mêler art et militantisme tout en suscitant réflexion et débat avec ses textes.
Stentor Act. I est la pierre angulaire d’un nouvel arc dans la longue carrière de l’artiste. Rencontre.
Midi/Minuit : 20 ans de carrière solo dans le rap (21 en réalité puisque elle a commencée en 2004 avec l’album 11 septembre, récit du 11e jour), qu’est-ce que ça te fait de passer ce cap symbolique ?
Médine : Ça représente quelque chose de fort. J’ai voulu marquer cet anniversaire avec une tournée acoustique afin de revisiter mon répertoire. J’ai célébré, car c’était important pour moi de marquer le coup.

À tes débuts avec le collectif La Boussole, aurais-tu pensé être encore actif dans le rap 20 ans plus tard ? En 2008, sur le morceau « Arabospirituel », tu disais : « Les médisants disaient que ça se terminerait dans deux ans, au final, ça fait dix ans que ça doit faire deux ans ».
Pour être franc avec toi, je n’ai pas de plan B et je n’en aurais jamais. Quand je commence quelque chose, la marche arrière est cassée. J’ai commencé ma vie en tant que rappeur, je finirais en tant que rappeur. Tant que tu ne me vires pas de ce milieu, j’y reste. C’est l’état d’esprit. Aujourd’hui dans le rap, il y a de longues carrières. Dr.Dre, Snoop Dogg, Rim’K ou encore Booba en sont des exemples. On a le droit d’être de vieux rappeurs qui défoncent les plus jeunes (rires). C’est stimulant d’être constamment confronté à eux. Je ne vis que pour traverser les époques, me nourrir des nouvelles sonorités et des tendances. Je ne crois qu’en l’adaptation, aussi bien dans le rap que dans ma vie personnelle.
Justement, sur Stentor Act. I, tu te confrontes à Rounhaa sur « Frontaliers », nouveau représentant du rap suisse.
Absolument, je suis fier de ce titre. Le morceau est un passe-passe. Le simple format en dit long. C’est un duel entre lui et moi. C’est stylé de le faire dans le respect et l’amour de la musique.

Tu te considères comme une légende du rap français ? En tout cas, ce serait légitime.
Non. Je n’ai pas de morceaux classiques. À la limite « Grand Paris » et encore. Je ne pense pas avoir un son perçu comme un classique populaire. Je ne suis pas une légende, mais une sorte de maître jedi exilé sur le système Dagobah qui va te défoncer si tu le ramènes en featuring. Je suis quelqu’un que l’on a un peu oublié des radars. De temps en temps, je reviens avec un projet pour rappeler aux autres mon statut. Les légendes sont souvent mortes.
Comment expliques-tu cette folle longévité ? Selon moi, ça se justifie par un renouvellement incessant sans dénaturer ta musique, une capacité d’adaptation aux nouvelles sonorités et beaucoup d’humilité. Je pense notamment à la première partie du concert de BEN plg à l’Olympia que tu as tenu le 2 avril dernier.
Tu as bien résumé. C’est la clé de la longévité selon moi. Parfois, il faut se poser et se questionner : pourquoi je fais ce taff ? Pour avoir un public et performer devant eux. Quand BEN plg m’appelle pour me proposer de faire sa première partie à l’Olympia, je n’ai pas hésité une seule seconde. Je lui ai même demandé de fermer le rideau rouge pour jouer le jeu à fond. Ça faisait super longtemps que je n’avais pas fait de première partie. J’étais super heureux de retrouver cette saveur.
Pour revenir à ta question, il faut avoir de l’humilité et être bien entouré. Artistiquement, c’est important de renouveler son entourage afin d’être stimulé avec de nouvelles sonorités. Pour mes trois derniers albums, j’ai fait appel à un nouveau réal’ : Kaoreigns. Il me pousse dans mes retranchements. C’est lui qui me fait découvrir de nouveaux projets. Il veut que j’élargisse ma culture générale pour m’habituer à certains placements. Il faut faire confiance aux jeunes. Ceux qui sont réticents à travailler avec eux, c’est la mort de l’artiste.
À quel point ce fut difficile de se renouveler au fil des années, surtout dans un genre aussi organique et exigeant que le rap ?
C’est dur de sortir de sa zone de confort. Quand j’ai dû passer de la boom bap à la trap, ce fut complexe (rires). C’était une dinguerie pour moi à l’époque. C’est comme si tu étais droitier et que l’on te demandait de jouer du pied gauche. Pour maîtriser les nouveaux codes, il faut s’entraîner durant des heures.

Ça fait plus de 20 ans que tu dissèques les sujets sociopolitiques. Avec ce qui se passe en France et plus globalement dans le monde, tu risques d’avoir jusqu’à la fin de ta carrière une source d’inspiration pour tes textes. Est-ce forcément une bonne chose ?
Je regrette tellement d’évoquer ces thématiques dans mes textes. J’aurais souhaité parler de la légèreté de la vie et des paysages, de ce que ça me procure comme émotions. Malheureusement, les sujets sociopolitiques s’imposent à moi. Je ne peux pas faire semblant qu’ils n’existent pas, sinon mon public va attraper ma veste. C’est quelque chose qui a changé par rapport à avant. Les auditeurs ont un engagement et n’acceptent plus que leurs artistes favoris ne prennent pas position sur certains sujets. C’est nouveau dans le rap.
La société se politise et se polarise. Si tu veux conserver ton public, il faut faire des prises de parole que tu n’as pas envie de faire et ainsi infuser tes idées dans tes textes. Finalement, c’est une évolution positive de devoir montrer son affiliation ou non à un sujet. Personne ne doit être épargné de cette guerre qui arrive sur nous. Le fascisme est à nos portes et dans nos maisons via la télévision. Tout le monde subit la montée de l’extrême droite. Celui ou celle qui ne prend pas position sera un complice de tout ça.
Quel avis as-tu sur les rappeurs/rappeuses qui ne prennent pas position par peur de perdre leurs auditeurs extrémistes ?
Quand tu trahis tes valeurs et l’histoire du rap pour ne pas perdre ton public, tu es un traître. Pardon de le dire comme ça, mais c’est la vérité. Il faut être clair. Dans le premier morceau de Stentor Act. I, je glisse un message aux fafs et aux SS. Il faut faire le tri d’entrée.
En 20 ans de carrière, tu as fait preuve d’une résilience à toute épreuve avec des concerts annulés, des procès et j’en passe. Avec le recul, aurais-tu fait des choses différemment dans ta carrière ?
Pas du tout. Je suis tellement fier de ma carrière et de ce qu’elle charrie en termes de luttes et de cohérence. J’aime la façon dont les gens me perçoivent. Je ne toucherai à rien.

L’un des moments forts de ta carrière est la série de titres « Enfant du Destin », ou tu y racontes les destins brisés d'enfants innocents de tous les continents et époques, victimes des guerres et de la haine des hommes. Est-elle vouée à se poursuivre à l’avenir ? Le dernier épisode remonte à 2022 avec « Enfant du Destin - Yasser » sur l’album Médine France.
C’est la petite entorse du projet Stentor. Il n’y aura pas d’épisode « Enfant du Destin » dans les deux actes. Au total, je suis à neuf morceaux. Je veux la clôturer avec un dixième titre qui sortira sur un projet spécial « Enfant du Destin ». Je souhaite le théâtraliser sur scène avec une potentielle tournée. Ce ne sera pas un format classique.
Es-tu attaché à cette série ?
Non, pas forcément. J’ai du mal à les créer car il y a tellement d’enfants du destin qui existent. En sélectionner seulement un à chaque fois, c’est en invisibiliser mille autres. J’ai couvert de nombreux conflits géopolitiques avec les neuf premiers morceaux. Je ne suis pas soumis à la critique. C’est dur pour moi de les faire car cela demande un gros travail de recherche. À chaque fois, je me mets dans un état pesant. Je suis une éponge face aux parcours de ces enfants. Émotionnellement parlant, tu te remets en question. Il faut relativiser et comprendre que porter un récit précis permet de sensibiliser les autres.
À quoi ressemblent les personnes de ton public, surnommés les « convaincus » après 20 ans de carrière ?
Actuellement, mon public est familial et mixte. Je le vois durant mes concerts. Les darrons viennent avec leurs enfants. De nombreuses jeunes femmes ont rejoint le bus des convaincus. Ce n’était pas le cas au début de ma carrière. Mon esthétique de l’époque était repoussante pour elles. Il y avait certainement un peu de patriarcat et de sexisme. Les maladresses étaient aussi nombreuses dans mon discours. Je m’en suis rendu compte avec le temps.
As-tu encore des rêves dans le rap ? Si oui, quels sont-ils ?
Ce sont plus des objectifs que des rêves. Je veux me diriger vers le théâtre pour y ramener du rap. La forme ne doit pas être caricaturale. C’est-à-dire écrire une pièce et faire infuser mes 20 ans d’expérience dans le métier. Le théâtre est l’un des rares espaces où il est encore permis de dire des choses subversives et provocantes sans être inquiété.

Quel serait le propos de la pièce ?
Ce serait la guerre (rires). Régulièrement, j’assiste à des pièces de théâtre. Ce qu’ils se permettent est assez dingue. J’ai été voir « Carte noire » avec des jeunes femmes racisées qui dénoncent les mécanismes du patriarcat. À un moment donné, elles brisent le quatrième mur en piquant des objets du public pour réaliser une métaphore du colonialisme. C’était incroyable. Aujourd’hui, en tant que rappeur, je n’ai pas la même liberté. Certains festivals ne me programment pas par peur de ce que je peux dire sur scène. Il faut aller là où l’on peut s’exprimer librement.
Sur « QI. RAP » et « Média training », tu fais un état des lieux du rap actuel avec quelques critiques, mais surtout, tu conclus avec une déclaration d’amour envers le genre. Quel regard portes-tu sur le rap français de 2025 ?
Tu as raison, je termine avec cette phrase : « Veuillez laisser l'rap en sortant comme il était propre en rentrant ». Les deux morceaux sont une vraie critique du milieu. Cependant, il n’y a aucune malveillance. Dans le rap, de nombreuses personnes ne sont pas légitimes à critiquer. La manière dont le public consomme la musique est dysfonctionnelle. Nous sommes tous trop portés sur les chiffres et les statistiques des premières semaines d’exploitation. On consomme le rap comme du fast-food. Les premiers responsables sont le public à entretenir des discussions sur ces sujets.
On ne prend plus le temps. Je suis aussi en contradiction avec celles et ceux qui affirment que le rap est mid (ndlr : moyen en anglais) en ce moment. Je prophétise le fait que le rap redevienne une musique de niche. Un jour, il y aura une scission entre les musiques urbaines et le rap comme on l’a connu au départ. Cette niche de kickeurs va s’autosuffire. Je pense à des gars comme Mairo, Limsa d’Aulnay ou encore H JeuneCrack. Ce sera une très bonne chose pour le rap, car on va se séparer d’une partie qui n’est plus dans l’adn du genre.
Sur « Le jour où j’ai arrêté le rap » en 2019, tu disais : « Si j’vois l’rap comme au premier day, c’est qu’j’suis atteint d’Alzheimer ». Vu ton amour passionnel pour le rap, on peut se demander si tu n’es pas finalement atteint par cette maladie.
Je suis toujours sarcastique lorsque j’écris ce type de punchline. Je fais une déclaration d’amour d’Algérien. Je n’arrive pas à dire frontalement “je t’aime”. Je suis toujours en phase avec cette citation.
Ne regrettes-tu pas l’époque insouciante du rap tricolore où tout se faisait au feeling avec moins de calculs ?
C’est une fausse croyance. Ces derniers temps, j’ai l’impression d’un retour de cette insouciance d’envoyer des morceaux sans projet. Il existe une fougue. On ne voit pas venir certains titres. Des artistes sont connus sans dévoiler leur visage. Ça fait écho à une période où il n’y avait pas internet.

Dans les artistes de la nouvelle génération, qui t’as mis une claque récemment ?
Je dirais H JeuneCrack, Danyl et Lala &ce.
Parmi les 9 albums de ta discographie, quel est ton préféré ?
Je dirais Jihad le plus grand combat est contre soi-même, publié en 2005. Je ne me souviens plus du tout de sa création. Ça a créé une sorte de fantasme chez moi. J’étais une bête de studio à cette époque.

Le morceau favori de ta discographie ?
« Du panjshir à harlem », issu de Jihad le plus grand combat est contre soi-même. J’aime la manière dont il est construit. Je voulais écrire un morceau sur Malcolm X et Ahmed Chah Massoud. Mon producteur de l’époque, Proof, s’est arrangé pour faire ressentir les ambiances new-yorkaise et kaboulienne.
La meilleure collaboration de ta discographie ?
« KYLL » avec Booba. C’était plus qu’un featuring. B2O donne plus qu’un couplet. C’est profond. À part avec Youssoupha et Kery James, je n’ai pas eu de relation si poussée dans le rap français.
Ta meilleure punchline ?
« Mes 10 ans de combat valent mieux que leurs 20 ans de carrière » sur « Grand Médine ».
Peux-tu commenter en quelques mots les différentes punchlines que je vais te citer ?
Avec plaisir.
« Sais-tu vraiment ce qu’est le rap français ? Pas une machine à sous, mais une machine à penser » – « Lecture aléatoire ».
Cette punchline est toujours d’actualité. Le rap éduque tout autant les nouvelles générations que les nôtres dans le passé.
« Mesdames et messieurs, bienvenue dans les métiers du spectacle, où les disques de rap ne servent qu’à caler les armoires bancales » – « Bataclan ».
Même chose. Rien n’a changé. On ne considère toujours pas la culture et le genre qu’est le rap. Aujourd’hui, on considère seulement les tops artistes, le streaming et les hits. Les programmateurs de festivals gèrent leur line-up à la Laurent Bouneau.
« Y’a plus personne qui s’cultive, on cultive que nos personnes » – « Grand Médine ».
C’est vrai. Tout le monde veut avoir son moment de gloire avec les réseaux sociaux. On accorde plus d’importance à une personne selon son nombre de followers. C’est très Black Mirror.
« J’fais pas du rap pour qu’on l’écoute, mais pour qu’on l’réécoute » – « Grand Médine ».
J’adore cultiver cet aspect de ma musique. Cela amène des subtilités et des easter eggs. Mon fantasme personnel est de faire apprécier ma musique après plusieurs mois d’écoute.
« Je cause comme un bouquin, je suis pas écrivain, mais j’décris la vie urbaine en alexandrins » – « Prose élite ».
J’aime trop poétiser la vie de quartier. Par exemple, PNL sont des Victor Hugo pour ça. Ils arrivent à sublimer la galère avec un mot ou une onomatopée.
Passons à la dernière partie de notre discussion en évoquant Stentor Act.I. Pourquoi avoir choisi de couper l’album en plusieurs actes ?
Comme je te l’ai dit tout à l’heure, je sors d’une période de concerts acoustiques. Le théâtre découpe souvent ses pièces en plusieurs actes. J’aime cette dramaturgie. Dans le rap, on a besoin d’en avoir plus. SCH et Laylow le font très bien avec du storytelling et un arc narratif précis. Stentor Act.1 est le premier acte et je ne sais pas vraiment combien il y en aura à la fin. C’est aussi une manière de changer le mode de consommation de la musique. Je préfère distiller dans des temporalités différentes.

Peux-tu me raconter l’origine du masque sous forme d’armure présent sur la cover ?
Le masque protège la bouche et la langue, un organe victime d’un climat de censure aujourd’hui. Cette armure s’étend jusqu’au bas de la barbe, l’un de mes attributs. C’est aussi l’un des attributs de la communauté musulmane qui est menacée. Le masque me protège dans un premier temps et dénonce les discriminations faites à cette communauté. Je risque de débarquer avec sur scène.

Tu es habitué à rapper les bruits du monde. Cette fois, tu partages davantage les pensées de ton âme comme sur « Convaincu ». Était-ce une volonté de ta part ou ça s’est fait naturellement ?
À chaque nouvelle sortie, j’ai envie de passer un cap de sincérité. Je ne veux pas me tailler un costard moi-même en me donnant des postures.
Les ponts et les refrains chantés sont omniprésents. L’exemple criant est le morceau « Jemila ». Tu sembles plus à l’aise avec le chant. C’est quelque chose que tu as travaillé particulièrement pour ce projet ?
Oui, complètement. Je maîtrise mieux mon organe et l’autotune. En revanche, je n’ai pas la prétention d’être un gros mélodiste. Je suis plutôt un chanteur à la Renaud avec une voix pas conçue pour le chant.
Depuis 2020 et Grand Médine, tu renoues avec les featurings sur l’un de tes projets. Peux-tu me raconter l’histoire des collaborations avec ISHA sur « Thalys » et Rounhaa sur « Frontaliers » ?
J’ai rencontré Rounhaa lors d’un festival au Havre. Je me suis pris une tarte avec son show. Tout ce que propose l’équipe de Sublime est léché visuellement. Après sa prestation, il m’a confié que son père écoutait mes albums lorsqu’il était petit. Donc, Rounhaa a grandi avec mes morceaux. Je l’ai logiquement invité sur le projet. Il m’a envoyé son couplet en à peine trois heures. On a finalisé le morceau à Genève chez lui. Concernant « Thalys », il me fallait absolument un rappeur belge dessus. Isha a directement accepté ma proposition.
La sortie de Stentor est accompagnée du Stentour 2025 avec comme point culminant le Zénith de Paris le 18 décembre prochain. Que représente cette date ultime ?
La dernière fois que j’ai fait le Zénith de Paris, ce n’était pas pour de bonnes raisons. On venait de m’annuler deux shows au Bataclan. Il fallait que je rebondisse. Je voulais faire le Zénith sans être dans un contexte de bagarre.

Ça te donne envie de faire des concerts encore plus ambitieux sur Paris ?
Pour être franc, je ne m’en sens pas capable en termes de remplissage. Je suis allé à l’Adidas Arena, mais le son n’est pas bon. Je n’ai rien à compenser dans mon égo. Je préfère vraiment les petites salles.
Que puis-je te souhaiter pour la suite ?
D’être bien considéré, respecté et écouté par les gens.
Merci Médine
Merci à toi
Journaliste : Curtis Macé (@curtismace_)
Photos : Romain Garcin (@romgarcin)